Aller au contenu

Page:Aulnoy - Contes des fées, 1868.djvu/307

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
273
LE PRINCE LUTIN

puyait aux arbres, ne pouvant se soutenir. Lutin ôta son petit chapeau.

— Ah ! seigneur, s’écria Abricotine, je vous dois tout.

Léandre la fit monter sur son cheval, et, en chemin la pria de lui raconter son histoire.

— Une fée, dit-elle, dont le savoir n’a rien d’égal, s’entêta à épouser un prince. Ses sœurs les fées se fichèrent et ne voulurent plus qu’elle demeurât avec elles ; tout ce qu’elle put faire, ce fut de se bâtir un grand palais près de leur royaume, Mais elle cessa bientôt de vivre en bonne intelligence avec ce prince, qui la rendait très-malheureuse. Il lui dit, un jour, cent duretés, l’appelant vieille fée et loup-garou. Elle l’abandonna dans un grand trou, au fond d’une montagne, où il s’était sauvé pour ne plus la voir. Elle transporta son palais dans une île, en chassa les gardes et