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Page:Aulnoy - Contes des fées, 1868.djvu/308

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LE PRINCE LUTIN

les officiers ; elle prit des femmes de race d’amazones pour faire la garde autour de son île, afin qu’aucun homme n’y pût entrer, et nomma ce lieu l’Ile des Plaisirs tranquilles. Sa fille est la princesse que je sers ; on ne vieillit pas dans son palais. Telle que vous me voyez, j’ai plus de deux cents ans. Quand ma maîtresse fut grande, sa mère lui donna son île et lui enseigna à y vivre heureuse ; puis elle retourna dans le royaume de féerie. Je n’ai jamais vu d’autres hommes que vous, seigneur, et les voleurs qui m’avaient enlevée ; ils étaient envoyés par un vilain, nommé Furibond, qui a vu le portrait de ma maîtresse. Ils rôdaient autour de l’île sans oser y entrer, par crainte de nos vigilantes amazones ; mais comme j’avais laissé envoler le beau perroquet de la princesse, je sortis imprudemment de l’île, et ils m’auraient emmenée sans votre secours.