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Page:Aulnoy - Contes des fées, 1868.djvu/313

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LE PRINCE LUTIN

Avoue, dit la princesse à sa confidente, que tu as exagéré le portrait de cet inconnu.

Je vous assure que non, madame, répliqua Abricotine ; mais, quand il serait venu admirer les merveilles de cette île, quel mal pouvait-il vous en arriver ? Pourquoi ne vous marieriez-vous pas un jour, comme toutes les princesses ?

— Tais-toi, dit sa maîtresse, ne trouble pas l’heureux repos dont je jouis depuis six cents ans.

Abricotine n’osa répondre. La princesse entra dans sa chambre à coucher, et Lutin resta dans un cabinet peu éloigné d’où il pouvait l’entendre parler, Elle demanda à Abricotine si elle n’avait rien vu d’extraordinaire dans son petit voyage.

— Madame, lui dit-elle, j’ai vu, dans une forêt, des animaux qui ressemblaient à des enfants ; ils sautent sur les arbres comme