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Page:Aulnoy - Contes des fées, 1868.djvu/312

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LE PRINCE LUTIN

remplies d’oiseaux rares. Léandre avait bon appétit. Il s’approcha de ce repas dont l’odeur réjouissait. La princesse possédait un chat bleu qu’elle aimait beaucoup ; une de ses filles d’honneur le tenait dans ses bras. Elle lui dit :

— Madame, Bluet a faim.

On le mit à table avec une assiette d’or et une serviette bien pliée, et d’un air de rominagrobis il se mit à manger.

— Oh ! dit Lutin en lui-même, ce gros matou bleu mangera de bons morceaux, tandis que je le regarderai !

Il ôta tout doucement le chat et s’assit en le tenant sur lui. Personne ne voyait Lutin qui avait le chapeau rouge. La princesse mettait perdreaux, faisandeaux sur l’assiette de Bluet, et tout disparaissait en un moment. La princesse entra dans son cabinet avec Abricotine ; Lutin les suivit et se trouva en tiers sans être aperçu.