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Page:Aurel - Le nouvel art d'aimer, 1941.djvu/170

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LE NOUVEL ART D’AIMER

réussite quoique la considération ajoutée y doive trouver place ; mais d’efforts effectifs, au secours de l’un ou de plusieurs parents, salut opéré par celui qui entraîne les autres.

Comment l’émulation ne s’étendrait-elle pas bientôt à tous les vaillants ? Comment nier la force, l’appui qui en naîtrait ?

Le parent brillant, le puissant, le vainqueur cesserait d’émerveiller la jeunesse quand elle verrait que c’est à ce vieux cousin de condition obscure, mais adroit et zélé que la plus belle fille de la maison a dû d’épouser le ministre estimé.

La fillette charmante restée seule à quinze ans pour élever ses cinq frères et sœurs dont un nourrisson de dix mois et qui s’en tire à la joie de tous serait largement applaudie et aidée. Et qu’il le soit, l’industriel qui obtient le plus de fougue au travail parmi ses ouvriers, celui qui a rappris au salarié à étreindre sa tâche comme une femme aimée, ainsi que fit à travers les âges notre exquis artisan français.

Qu’on prime les enfants qui se disputent à qui assurera les courses, le service de l’aïeule impotente. Un ban pour ceux qui n’ont pas borné le devoir à la nichée, et qui — de vitesse — ont gagné, le temps et le moyen d’assister la tante paralysée. Dans l’action continue seule on trouve le pouvoir d’en ajouter. Les oisifs eux ne sont jamais libres pour d’autres. Nous donc, les écrasés de bon travail joyeux, par l’entraide multiplions la vie.

Non sans garder pieusement le loisir en commun, où, par l’effusion, se refont nos courages. Qu’un grand mort de la lignée soit évoqué à chaque