Aller au contenu

Page:Austen - La Nouvelle Emma T3.djvu/199

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

s’apercevoir qu’il ne l’aimait plus tant qu’auparavant. Elle l’épia avec soin, et fut convaincue qu’elle ne s’était pas trompée. L’absence, et peut-être l’indifférence qu’elle lui avait montrée, avaient sans doute produit en lui le changement qu’elle voyait, et qui lui fit le plus grand plaisir. Il paraissait fort animé, aussi prompt à parler qu’à rire, à revenir sur sa première visite ; mais il paraissait agité. Il n’était pas calme, et ce ne fut pas par-là qu’elle le jugea ; sa préoccupation était visible. Quoique enjoué, on voyait qu’il n’était pas dans son assiette ordinaire ; mais ce qui lui servit plus que tout le reste à asseoir son jugement, c’est qu’il ne resta qu’un quart-d’heure avec elle, pour rendre, dit-il, des visites à Highbury. Il avait rencontré sur sa route une foule de connaissances à qui il n’avait dit qu’un mot. Mais il avait la vanité