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Page:Austen - La Nouvelle Emma T3.djvu/84

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Aussitôt qu’il fut parvenu une lettre de lui à Randalls, elle fut envoyée à Emma ; elle la lut avec tant de plaisir, qu’en secouant la tête, elle crut n’avoir pas rendu justice aux sentimens qu’elle avait pour lui. Cette lettre était longue et bien écrite, donnait des détails de son voyage et de ses sensations : il exprimait sa reconnaissance et son affection de la manière la plus polie ; il faisait la description des localités avec exactitude et précision, n’oubliant rien de ce qui pouvait mériter quelque attention. Quant à madame Weston, il lui rendait toute la justice qu’elle méritait, et les louanges qu’il lui donnait avaient l’apparence de partir du cœur ; sa translation subite d’Highbury à Enscombe, la différence des jouissances de la vie sociale, dans ces deux places, étaient assez bien décrites pour persuader qu’il les sentait,