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Page:Avenel - Histoire de la presse française, 1900.djvu/837

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LA PRESSE SOUS LA TROISIÈME REPUBLIQUE

bornent l’horizon de la presse. Il s’est fondé, depuis longtemps, des périodiques, sous le nom de Revues, destinés à satisfaire les goûts raffinés d’une élite intellectuelle pour les études de haute littérature, d’art, de philosophie, d’histoire, d’économie politique, etc. Ces Revues, auxquelles ont collaboré de tous temps les premiers écrivains du siècle, qu’il serait trop long d’énumérer, s’appellent la Revue des Deux-Mondes, la Nouvelle Revue, fondée par Mme Juliette Adam, la Revue Bleue, la Revue du Monde Latin, la Revue parlementaire, la Revue de l’Art ancien et moderne, la Revue des Revues, les Annales politiques et littéraires, le Correspondant, le Monde Moderne, etc.

La jeune école littéraire de ces trente dernières années a fait de son côté éclore une quantité d’organes militants, ou nous remarquons Mascarille, l’Ermitage, la Revue de la France moderne, le Mercure de France, qui aborde toutes les questions : art, bibliophilie, ésotérisme, littérature étrangère ; la Revue Blanche, à la fois humoristique et sociale, d’Alexandre Natanson, qui dirige également le Cri de Paris, publication hebdomadaire illustrée, des plus goûtées, etc., etc.

Il nous reste à signaler, enfin, une catégorie d’organes qui ne sont pas les moins écoutés : ce sont les journaux spéciaux, professionnels, corporatifs. La Médecine et la Finance tiennent la tête, la première avec 215 organes, la seconde avec 201 ; puis viennent les Modes, qui en ont 117, le Commerce et l’Industrie une centaine environ à eux deux, l’Automobilisme n’en a encore qu’une trentaine, mais ce chiffre ne tardera pas à être doublé.

Afin de compléter ce tableau, nous mentionnerons le rôle utile, indispensable, et dont toute la presse reconnaît l’importance, rempli par les Agences et Correspondances de Journaux, pour la propagande et la diffusion de tout ce qui touche à l’information et à la politique dans les départements et à l’Étranger ; la plus ancienne est l’Agence Havas, aujourd’hui sous la direction de M. Henri Houssaye, avec M. Pognon comme administrateur.

Comme conclusion, nous ne saurions mieux donner une idée de la force de résistance du journalisme français, qu’en établissant la physionomie actuelle des grands porte-paroles de l’opinion, qui ont traversé les tempêtes et les orages de seçonde moitié de ce siècle, et,