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Page:Bérard - Un mensonge de la science allemande, 1917.djvu/195

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ajoutait : « Il est clair que les noms n’étaient pas inscrits sur ces marques, puisque le héraut porte de l’un à l’autre celle qui est sortie du casque afin de la faire reconnaître de celui à qui elle appartient ». Wolf met cette libre traduction et ce commentaire d’Eustathe en un latin si fidèle qu’il peut sembler l’original du français de Merian : Nam σήματα quibus utuntur heroes esse signa arbitraria, ligno vel alii inutili rei addita, manifestum ex eo quod sors, quae galea exiit, a circumeunte praecone unicuique agnoscenda demonstratur..

Ailleurs, en son chapitre xiii, Wolf disserte assez longuement sur les débuts et les premiers progrès de l’écriture, initia et incrementa, sur les changements et les degrés, qui, de ces débuts fort humbles et maladroits, amenèrent l’alphabet à devenir un instrument de composition et de rédaction littéraires, de mutationibus et gradibus per quos tale inventum ab initiis suis deducendum fuit. Merian, en invoquant l’exemple de « tous les peuples de la terre » et « la marche habituelle de l’esprit humain », avait dit (pages 521 et 522) : « Assurément avant qu’on réussise à coucher par écrit une Iliade ou une Odyssée, il faut avoir fait bien des essais de l’écriture qui ne peut acquérir cette perfection que par degrés et à force de travail, ou je ne connais rien à la marche de l’esprit humain. Quant à la figure des lettres et à leur combinaison, quant à la forme et à la direction de l’écriture en général, cette marche se découvre chez les Grecs, et leurs progrès y sont assez marqués quoiqu’on ne puisse assigner les époques précises de leur succession ». Or Wolf, en ce même chapitre xiii, se félicite de voir les historiens user enfin de cette habile philosophie inconnue des anciens, mais qui nous permet désormais d’embrasser le globe terrestre pour enquêter des progrès et mesures de l’esprit humain et comparer les usages et habitudes des peuples, haec