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Page:Bérard - Un mensonge de la science allemande, 1917.djvu/196

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solertia philosophandi quo nos ingenii humani in rebus inveniendis progressus et mensuram indagavimus postquam orbem terrae latius circumspicere atque plurium populorum, simili vitae cultu utentium, habitus et consuetudines comparare didicimus. » Cette habile philosophie, cette nouvelle lumière de notre temps, est-il excessif d’affirmer que Wolf en avait emprunté quelques rayons au philosophe Merian ?

Wolf termine son chapitre par la critique de la crédulité et de la fourberie grecques et par la fameuse citation de Pline : Mirum est, inquit Plinius, quo procedat Graeca credulitas ; nullum tam impudens mendacium est quod teste careat. Merian, à la page 529, avait critiqué pareillement « cet appétit des Grecs pour les choses fabuleuses ». Il ajoutait : « On ne croiroit jamais, dit Pline, jusqu’où va la crédulité des Grecs ; il n’est point de mensonge si impudent qui ne soit appuyé chez eux par des témoignages solennels » et Merian ajoutait en note : Mirum est quo procedat Graeca credulitas ; nullum tam impudens mendacium est quod teste careat. Pour mettre ici la subtilitas de son côté, Merian indiquait exactement, — ce que Wolf néglige de faire, — l’endroit de son auteur, Hist. Nat., Lib. VIII, cap. 22.

C’est à propos de la Vie d’Homère faussement attribuée à Hérodote que Merian parlait ainsi. Avant la citation de Pline, il disait : « Je renvoie sans plus de cérémonie ces Vies anonymes d’Homère farcies de fables ridicules et de contes à dormir debout. Quand une de ces biographies remonterait à l’âge d’Hérodote, ce qui est faux..., quand cet écrivain seroit Hérodote lui-même, ce qui est démonstrativement faux, cela me donneroit de lui un préjugé guères plus favorable... ; quoique j’aime et j’admire cet historien, je ne saurois pourtant méconnaître en lui un certain appétit pour les choses fabuleuses... » Après la citation de Pline, Merian