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Page:Bacon - Œuvres, tome 15.djvu/224

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OU EXPLIC. DES FABLES.

que celles qu’il veut absolument expliquer, il se prend à ces propositions qui l’ont le plus affecté ou séduit, et s’imagine y trouver des explications plus satisfaisantes et des démonstrations plus rigoureuses que dans ces propositions universelles qu’il auroit dû admettre purement et simplement.

Ainsi, nous avons désormais prouvé que l’essence primitive et la force primordiale de la matière n’a aucune cause, et qu’elle est, par cela même, inexplicable. Actuellement quel est le mode de cette chose dont il ne faut pas chercher la cause, et qui en effet n’en a point ? C’est ce qu’il nous reste à chercher : or, ce mode est lui-même fort difficile à découvrir, et c’est un avertissement que l’auteur même de cette allégorie nous donne assez ingénieusement, en supposant que Cupidon provint d’un œuf couvé par la nuit ; et tel est aussi le sentiment du poëte sublime, dont les écrits font partie des livres saints ; il s’exprime ainsi à ce sujet : Dieu a fait chaque chose pour