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Page:Bacon - Œuvres, tome 15.djvu/235

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DES PRINC. ET DES ORIGIN.

et nous tâcherons, à l’aide des indications que nous donne cette fable, de répandre quelque lumière sur ce sujet. Nous n’ignorons pas toutefois que les opinions de ce genre paroissent étrangères et presqu’incroyables, qu’elles ne pénètrent que très difficilement dans les esprits ; et c’est ce dont nous voyons un exemple frappant dans cette hypothèse de Démocrite sur les atomes. Comme elle étoit assez élevée au-dessus des notions vulgaires, il falloit un peu de pénétration et des méditations profondes sur la nature, pour l’entendre parfaitement : aussi le vulgaire, en l’interprétant à sa manière, la rendit-il ridicule ; puis elle fut, en quelque manière, agitée et presque éteinte par le vent des opinions et des disputes que firent naître les autres philosophies. Cependant ce grand homme ne laissa pas d’exciter l’admiration de ses contemporains mêmes, qui le qualifièrent de penthatlus[1]. Il fut, d’un con-

  1. Athlète capable de disputer le prix dans les