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Page:Baillargeon - La Neige et le feu, 1948.djvu/74

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sépare de lui, jusqu’à se broyer tous les os dans son effort. Après sa mort, on admirera ses œuvres comme des travaux de creusage de mines et de terrassements pour parvenir à nous enfoncés dans la matière.

« Mon oncle a eu le malheur d’être compris trop tôt, comme à demi-mot, et sur crédit. La vanité satisfaite a endormi chez lui l’ambition. Ses admirateurs béats ne devinent point tout le tort qu’ils lui causent. Il leur fait entrevoir un monde merveilleux qu’il n’habite plus. Paresseusement il recueille sur le seuil leurs petits oh ! et leurs petits ah ! »

Boureil continua en lui-même : « Ce que Berlital fait en grand, toi, pauvre imbécile, tu le fais en petit. Depuis une semaine, tu t’amuses à développer des paradoxes devant Madeleine au lieu de chercher la vérité, de produire des œuvres. »