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Page:Baillon - Histoire d'une Marie, 2è édition, 1921.djvu/109

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Au mur, pendaient des placards, en lettres très grosses pour qu’on fût tenté de les lire :

Réfléchissez bien a ce que vous allez faire.
La paresse est la mère de tous les vices.

— Des proverbes, pensa Marie, comme ceux du Père, on sait ce que cela vaut.

Il n’est d’ailleurs pas sûr qu’elle n’eût bu qu’un seul petit verre.

Pourtant, quand arriva M. Dupin, elle fut moins rassurée. Il était maigre, jaune comme un malade, avec des moustaches grises. Il prit tout de suite un air méchant.

Il ne dit rien, se mit derrière sa table et regarda des papiers.

— Ainsi, éclata-t-il, vous désirez prendre votre carte ?

Seule, qu’aurait répondu Marie ? Elle regarda la gouvernante.

— Oui, lui fît signe la gouvernante.

— Oui, dit Marie.

— Oui ? se fâchèrent les yeux très gros du commissaire.

— Oui, répéta Marie.

— En ce cas, lisez ceci.

Il lui montra un carton imprimé. Au-dessus elle vit : Prostitution réglementaire.

— Oui, lui indiqua la gouvernante.

— Oui, je sais, dit Marie.

M. Dupin fut encore plus furieux.

— Vous savez et vous voulez quand même ? C’est honteux. Vous vous mettez en dehors de la société. Y pensez-vous ? J’ai pour devoir de vous avertir. D’ailleurs je ne vous laisserai pas faire.