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Page:Baillon - Histoire d'une Marie, 2è édition, 1921.djvu/118

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Quand il eut disposé, puis allumé tout cela, il se coucha près de Marie. Cela flambait : ils avaient l’air d’être dans une chapelle ardente. On rencontre des hommes qui s’excitent en pensant qu’ils font l’amour avec une morte. Ce ne fut pas même cela. Il fit comme tous les mâles, mais en plus long, car il était vieux. Quand il eut fini, il se dressa et souffla une bougie.

—  Vous comprenez, il comptait gagner le droit de les souffler toutes, une à chaque fois. C’est pour cela qu’il en voulait beaucoup. Mais la première soufflée, il ne pensa plus aux autres : un ministre pourtant.

— Et les sadiques, Blanche, ceux qui font du mal aux femmes ?

Du mal ? Ah oui ! elle se mit à rire. Un jour, un jeune voulut lui enfoncer dans le sein des aiguilles. Il roulait des yeux, il était rouge. En se débattant, Marie le heurta du coude, en plein dans le visage, qui se mit à saigner. Le pauvre homme ! Quand il vit le sang, il devint pâle. Elle dut lui passer de l’eau.

Un autre venait le soir, toutes les semaines. Il ne voulait qu’une chose : la mordiller dans le cou.

— Pourquoi ?

— Sa femme avait des écrouelles.

— Et puis ?

Cet autre tenait mal sur ses jambes. Il arrivait en voiture, un domestique le soutenait. Il avançait par coups de reins pour détacher du sol le pied, puis le lancer en avant. Cela flottait comme un pied, au bout d’une corde. Avec de telles jambes, comment aurait-il pris une femme ? Il apportait un gros paquet de pralines. Mais,