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Page:Baillon - Histoire d'une Marie, 2è édition, 1921.djvu/119

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avant d’en offrir, le domestique lui passait bien ficelé, un sachet gonflé de quelque chose qu’il fallait être bien sale pour porter dans sa poche. Il disposait cela en gâteaux sur un plat, versait du rhum, y mettait le feu. Il en sortait beaucoup de fumée.

— Comme cela sentait mauvais, je n’aimais plus les pralines. En les mangeant, je faisais la grimace… Quelquefois, il demandait une seconde femme…

— Et alors ?

— Alors ? Au lieu d’une, il voyait deux grimaces.

— Mais, demanda le type, il en est de plus compliqués ?

— Ceux qui s’amusent de ces histoires, aurait pu répondre Marie.

Mais elle ne dit rien. Tous… pauvres hommes ! On devient indulgente. {interligne}}

À part cela il ne se passa rien. Ah ! si. Un jour il survint un type. Il l’avait prise déjà, une fois seule, une fois avec Louise. Il était veuf ; il vivait à la campagne, il rêvait de s’installer en ville. Il passa toute la nuit. Le matin, il dit :

— Blanche, par mois que demanderiez-vous pour sortir d’ici et être à moi tout seul ?

Un seul ! Elle comprit tout à coup. On dit : « Je n’ai pas honte ! » ; on affirme : « Je ne suis pas malheureuse », mais une autre vie serait quand même préférable.

Elle ne calcula pas ; elle dit un chiffre :

— Cent francs !