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Page:Baillon - Histoire d'une Marie, 2è édition, 1921.djvu/158

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— Des cheveux longs, cela signifie quelque chose… J’y tiens, tu comprends ?

Mais non, mais non, l’homme porte les cheveux courts. Longs, ils ne sont pas convenables. On doit toujours être convenable :

— Alors, pour te faire plaisir.

Maman, elle vivait de son gosse pendant son travail chez les autres. Parmi les dames à linge, il s’en trouvait d’indulgentes qui comprenaient la vie. Elle allait chez cette bonne Mme Dombrain, une brave femme un peu triste à cause de M. Dombrain, un coureur. Dans les yeux de Marie, à son air, à je ne sais quoi de joyeux dans le tac-tac de sa machine, cette dame avait deviné :

— Mademoiselle Marie, que se passe-t-il ? Vous n’êtes plus la même…

— Oh ! Madame.

Pourquoi s’en cacher ? Elle racontait tout : l’annonce, le jeune homme, un jeune homme très doux, si timide…

— Un artiste, Madame.

— Hum ! artiste ?

— Oui, Madame, écrivain.

Le soir, quand elle rentrait, il ne pouvait venir que le dimanche, mais il était souvent là. Il s’excusait :

— Écoute, maman, je vais te dire…

Hier, il avait dormi si mal : « Tu sais, mon lit est moins doux que le tien. » Ou bien, ce vilain cimetière. Ou bien il passait. Ou bien… Il arrive que votre propriétaire aît un cousin. Mais que ce cousin meure parce qu’il s’est pendu, même qu’en le trouvant, les gens ont dit : « Malheur ! il s’est pendu », pensez donc, c’est effrayant la