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Page:Baillon - Le Perce-oreille du Luxembourg, 1928.djvu/25

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langue la saveur sucrée d’un vin blanc dont on me permit un demi-verre. J’ai d’ailleurs une théorie sur les mots et les idées qui s’en font les parasites : j’en parlerai plus tard. On me demandera pourquoi, au sujet de notre habitation par exemple, je n’ai pas de renseignements plus précis. Je me le demande aussi. Il doit s’être produit quelque chose. J’ai interrogé mes parents. Ils ne m’ont jamais répondu. Cela n’a d’ailleurs aucune importance.

Je dois maintenant raconter un fait assez désagréable, parce qu’il me rappelle en petit ce qui plus tard me survint en grand.

Nous avions un Minou-Chat et un Toto-Chien. On dit que les animaux sont bêtes : les nôtres n’avaient pas besoin qu’on leur indiquât l’heure. Le matin, ils savaient : bientôt leur petit maître arriverait dans sa robe de chambre, se mettrait à table et boirait son chocolat, en croquant des croissants déjà prêts dans la corbeille. Ils attendaient près de ma chaise : Minou-Chat à droite, Toto-Chien à gauche. Jamais ils n’échangeaient leur place. Maman me donnait la moitié d’un croissant à partager entre eux. Un jour, elle fut distraite. Hop ! le chien avala, d’un seul coup, sa part. Le chat grignota la sienne et pendant ce temps que pensait le chien ? Il