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Page:Baillon - Le Perce-oreille du Luxembourg, 1928.djvu/40

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IV



Je dois parler maintenant de ma première communion. Je m’étendrai quelque peu.

Monsieur mon lecteur improbable voudra bien admettre qu’avec mes petits scrupules d’absolu, recevoir le Bon Dieu ne fut pas un acte quelconque.

Mais d’abord, il n’est pas donné à tout le monde de voir un curé se flanquer par terre. Moi, je l’ai vu et les quelques personnes qui se trouvaient dans mon tramway l’ont vu aussi. M. le curé semblait un bien brave homme : un bon petit ventre, un bon petit sourire, des cheveux bouclés du même argent que ses beaux candélabres, l’air si vrai comme curé, qu’on aurait dit un curé de théâtre. On arrivait au Pont Sully. Il demanda :

— L’arrêt, est-ce ici ?

— Oui.

Ce n’était pas tout à fait oui. À peine M. le curé eut-il touché le sol, qu’il bascula, se renversa, ne lâcha pas sa barre et continua de