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Page:Baillon - Le Perce-oreille du Luxembourg, 1928.djvu/69

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le museau de l’ours. Il rejoue de la patte, tend la cuiller et de nouveau, pan ! À la longue, c’est décourageant. Et l’ours s’en va grrr ! grrr ! jusqu’à la prochaine fois.

— Et pour le prendre au piège, mon oncle ?

— Ah ! voilà.

L’oncle se mettait à marcher, ployé, soufflant, souffrant comme s’il portait sur le dos une grosse pierre.

— Elle est lourde, tu comprends ! En sortant de chez lui, il a trébuché dessus et c’est encore une farce de l’homme. Seulement il ne veut pas que cela recommence. Cette maudite pierre, il ira la jeter loin. Par exemple là-bas, au bout de la pente, dans ce trou d’où elle ne remontera plus. Oui, mais voilà ! un Velu ne pense pas à tout. Il ne pense pas qu’une corde est nouée à la pierre et que cette corde le gêne à une patte dans un nœud coulant. Bon ! il arrive devant le trou. Il jette sa pierre, la corde se tend et rouf ! rouf ! il roule, cul par-dessus tête, jusqu’au bas où les hommes l’attendent.

Il y avait encore l’histoire de l’ours qui sait si bien nager :

— Car il nage bien, mon petit, mieux que les hommes : un champion, quoi ! Il ne veut pas que les voisins lui fassent concurrence avec leurs barques. Justement, il en voit