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Page:Baillon - Le Perce-oreille du Luxembourg, 1928.djvu/75

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la soubrette, celle-ci lui lançait une gifle… ou bien, elle ne lançait pas de gifle. Que ferait Varia ? Je me levai. Cela prit une longue minute. Zou ! les fourmis, loin, travaillaient autour de leur chariot : elles ne verraient rien. La tête renversée, Varia tendait en avant ce qui attire la main des hommes. Cela montait, descendait, remontait. Serait-ce dur ? Chaud ? Avec la petite fille je n’avais pas eu le temps. Je risquai un doigt : je sentis l’étoffe. J’appuyai : l’étoffe. L’ours devant le miel repoussait le bloc de bois : comme ceci… comme ceci. Je fis jouer ma patte :

— Que fais-tu, petit ?

Une main se ferma, la patte était prise.

J’attendais une gifle. Il n’y eut qu’un sourire et, me parut-il, pas moqueur.

— Je ne faisais rien, Varia.

— Si, si, tu promenais ta main comme ceci.

Et certes je n’eusse pas osé appuyer aussi fort qu’elle le fit. J’eus peur comme sur un fer rouge.

— Vois-tu, ce sont des choses que…

Elle ne dit pas quelles choses. Je ne sais si je me jetai dans ses bras ou si c’est elle qui m’y prit. Je m’y trouvai. Je sentis son parfum. C’était mal. J’aspirai comme la veille. Je m’échappai en pleurant.

La nuit, je ne m’endormis pas. Toutes