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Page:Baillon - Le Perce-oreille du Luxembourg, 1928.djvu/76

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sortes de questions s’agitaient dans ma tête. Pourquoi deux jours de suite avait-elle enlevé ses bas ? « Ce sont des choses que… Si, si, tu les promenais ainsi… » Et ce parfum ! Mes doigts sur elle ! Qu’avaient-ils senti ? J’étais si troublé. Plus qu’après la fillette, ces doigts avaient faim. Je ne pensai pas à mon acte de contrition.

Tante ne dormait pas non plus.

— Tu sautes comme une carpe. As-tu chaud ? Peur ?

— Oui, peur.

— Dors.

Je continuai à sauter. De longues minutes. On agita une boîte d’allumettes. Une petite flamme. Tante à mon lit :

— Comme tu t’agites. Lève-toi. Je te ferai place près de moi.

Cela me parut plus effrayant que ma main sur elle tantôt. Je crois que je n’obéis pas tout de suite. Je dus entrer le premier, dans le fond, à la place de l’oncle. Je tremblais si fort que le lit dansait. La toucher ? Je n’étais plus curieux. Je m’écartai tant que je pus. Malgré cela, je humai son parfum.

— Tu n’as plus peur, j’espère. Tu dormiras.

Elle glissa sa main sur mon front, sur mes joues, au long de mes bras. Je suivais attentif comme si j’écoutais ses caresses : « La voilà