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Page:Baillon - Par fil special, 1924.djvu/128

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Gneip.

— Allô ! c’est Gneip ici ?…

Cela lui sort par le nez et va toucher quelqu’un à l’autre bout du fil. On sait. Il note ce qu’on lui dicte : de petits chiffres qui vont par deux : 0-3 ; 3-4 ; 1-2.

Puis, à un autre numéro, il recommence :

— Allô ! C’est Gneip ici ?

Il est lourd ; il est gras ; un peu comme un cochon. On le palpe :

— Dis donc, vieux. Et le saloir ?

— Allô ! C’est Gneip ici.

C’est tout comme réponse.

Vers 5 heures, à force de chiffres, il en a plein des pages. En ce moment, les rédacteurs se démènent pour faire passer leur dernière copie. Ses chiffres sont sa copie à lui ; il s’agite plus que les autres, court aux machines, pointe les épreuves, agace le correcteur, car ce serait grand dommage si les milliers de gens qui attendent, pour cela, le journal, pouvaient croire que c’est quatre fois, et non trois, que le C. V. B. a foutu sa balle entre les poteaux du R. V. P.


Gustin.

Il a des doigts pour s’en servir ; il s’en sert.

— Tu serais gentil, Gustin ; veux-tu te charger de ce petit reportage.

— Moi ! s’indigne Gustin. Primo, je fais les Conseils généraux.

Il lève le pouce.

— Secundo : le cours des Halles