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Page:Bainville - Bismarck.djvu/73

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ment détruite, des occasions apparurent qui eussent permis de la continuer. Ce sont au moins des indications sur le cours différent que les événements du XIXe siècle auraient pris à l’avantage de la France, si la France avait, à ces dates critiques, possédé les institutions qui sont garantes du bien public.

Il paraît aujourd’hui certain qu’en 1870, après tant d’erreurs et de fautes commises, quelques chances de salut s’offraient encore à nous. Nous parlerons plus loin de la question des alliances avant la guerre de 1870 et des difficultés que rencontra Bismarck jusqu’à la dernière époque de l’unification allemande. Les Mémoires que nous examinons contiennent sur ce sujet des notes intéressantes. Le prince de Hohenlohe rapporte, à la date du 20 août 1870, ce mot du comte Bray (ministre de Bavière) au comte Stadion : « Vous avez été bien sots, en Autriche, de ne pas nous déclarer la guerre dès que nous avons marché avec la Prusse », ce qui indique au moins un médiocre enthousiasme à « marcher ». Le 29 août : « Le roi Louis II n’est pas encore mûr pour des résolutions allemandes. » Le 28 novembre, au moment des négociations de Bismarck avec les princes, à Versailles, Hohenlohe s’inquiète de leur résistance et de leurs exigences : « Le prince héritier de Saxe est plus antiprussien que jamais. Weimar est sous son influence et, au commencement, s’est montré très hostile à l’idée impériale… » Le 2 décembre, c’est sur l’état de l’opinion en Bavière que les doutes le prennent :