Page:Bakounine - Œuvres t2.djvu/517

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

contre eux ; ils nettoyèrent la Moravie et la Silésie, et portèrent la terreur de leurs armes dans le cœur même de l’Autriche. Ils furent enfin battus par l’empereur Sigismond. Pourquoi ? Parce qu’ils furent affaiblis par les intrigues et par la trahison d’un parti tchèque aussi, mais formé par la coalition de la noblesse indigène et de la bourgeoisie de Prague, allemandes d’éducation, de position, d’idées et de mœurs, sinon de cœur, et s’appelant, par opposition aux Taborites communistes et révolutionnaires, le parti des Calixtins ; demandant des réformes sages, possibles ; représentant en un mot, à cette époque, en Bohême, cette même politique de la modération hypocrite et de l’impuissance habile, que MM. Palacki, Rieger, Brauner et Cie y représentent si bien aujourd’hui.

À partir de cette époque, la révolution populaire commença à décliner rapidement, cédant la place d’abord |130 à l’influence diplomatique, et un siècle plus tard à la domination de la dynastie autrichienne. Les politiques, les modérés, les habiles, profitant du triomphe de l’abhorré Sigismond, s’emparèrent du gouvernement, comme ils le feront probablement en France, après la fin de cette guerre et pour le malheur de la France. Ils servirent, les uns sciemment et avec beaucoup d’utilité pour l’ampleur de leurs poches, les autres bêtement, sans s’en douter eux-mêmes, d’instruments à la politique autrichienne, comme les Thiers, les Jules Favre, les Jules Simon, les Picard, et bien d’autres serviront