Page:Bakounine - Œuvres t2.djvu/518

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d’instruments à Bismarck. L’Autriche les magnétisait et les inspirait. Vingt-cinq ans après la défaite des Hussites par Sigismond, ces patriotes habiles et prudents portèrent un dernier coup à l’indépendance de la Bohême, en faisant détruire par les mains de leur roi Podiebrad la ville de Tabor, ou plutôt le camp retranché des Taborites. C’est ainsi que les répu |113 blicains bourgeois de la France sévissent déjà et feront sévir encore bien davantage leur président ou leur roi contre le prolétariat socialiste, ce dernier camp retranché de l’avenir et de la dignité nationale de la France.

En 1526, la couronne de Bohême échut enfin à la dynastie autrichienne, qui ne s’en dessaisit plus jamais. En 1620, après une agonie qui dura un peu moins de cent ans, la Bohême, mise à feu et à sang, dévastée, saccagée, massacrée et à demi dépeuplée, perdant d’un seul coup ce qui lui restait encore d’indépendance, d’existence nationale et de droits politiques, se trouva enchaînée sous le triple joug de l’administration impériale, de la civilisation allemande et des Jésuites autrichiens. Espérons, pour l’honneur et pour le salut de l’humanité, qu’il n’en sera pas ainsi de la France.




|131 Au commencement de la seconde moitié du quinzième siècle, la nation allemande donna enfin une preuve d’intelligence et de vie, et cette preuve, il faut le dire, fut splendide : elle inventa l’imprimerie,