Page:Bakounine - Œuvres t2.djvu/59

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

destruction de l’Internationale. Bakounine qualifia cette circulaire comme elle le méritait, en écrivant à ses amis : « L’épée de Damoclès dont on nous a menacés si longtemps vient enfin de tomber sur nos têtes. Ce n’est proprement pas une épée, mais l’arme habituelle de M. Marx, un tas d’ordures. »

Bakounine passa l’été et l’automne de 1872 à Zürich, où se fonda (août), sur son initiative, une Section slave, formée presque entièrement d’étudiants et d’étudiantes russes et serbes, qui adhéra à la Fédération jurassienne de l’Internationale. Dès le mois d’avril, il s’était mis en relations, de Locarno, avec quelques jeunes Russes habitant la Suisse, et les avait organisés en un groupe secret d’action et de propagande. Parmi les membres de ce groupe, le militant le plus actif fut Armand Ross (Michel Sajine), qui, intimement lié avec Bakounine depuis l’été de 1870, resta jusqu’au printemps de 1876 le principal intermédiaire entre le grand agitateur révolutionnaire et la jeunesse de Russie. L’on peut dire que c’est à la propagande faite à ce moment par Bakounine que fut due l’impulsion donnée, pendant les années qui suivirent, à cette jeunesse : ce fut lui qui lança ce mot d’ordre, que la jeunesse devait aller dans le peuple. Sajine créa à Zürich une imprimerie russe, qui publia, en 1873, sous le titre de Istoritcheskoé razvitié Internatsionala, une collection d’articles