Page:Bakounine - Œuvres t3.djvu/404

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ment soit représenté par vous du moment actuel. D’où il résulte avec une absolue évidence que l’organisation de l’Univers ou de la matière universelle en mondes séparés est aussi éternelle que son être.

Voilà donc une seconde vérité absolue présentant toutes les garanties d’une certitude parfaite. L’Univers est éternel et son organisation l’est aussi. Et, dans cet Univers infini, pas la moindre petite place pour le Bon Dieu ! C’est déjà beaucoup, n’est-ce pas ? Mais voyons si nous ne pouvons pas faire encore un troisième pas en avant.

|228 L’Univers est éternellement organisé en une infinité de mondes séparés et restant les uns en dehors des autres, mais, par là même aussi, conservant des rapports nécessaires et incessants les uns avec les autres. C’est ce qu’Auguste Comte appelle l’action mutuelle des soleils, action qu’aucun homme n’a pu expérimenter, ni seulement observer, mais dont l’illustre fondateur de la Philosophie positive lui-même, lui qui est si sévère pour tout ce qui porte le caractère d’une hypothèse invérifiable, parle néanmoins comme d’un fait positif et qui ne peut être l’objet d’aucun doute. Et il en parle ainsi parce que ce fait s’impose impérieusement, de lui-même et avec une absolue nécessité, à l’esprit humain, du moment que cet esprit s’est délivré du joug abêtissant du fantôme divin.

L’action mutuelle des soleils résulte nécessairement de leur existence séparée. Quelque immenses qu’ils puissent être, en supposant même que l’im-