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Page:Balzac- Traité de la vie élégante - 1922.djvu/179

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DE LA DÉMARCHE

de sa substance avec celle de nos idées, sa mobilité flagrante, ressortent évidemment de ces dernières observations. Mais l’apparente futilité de notre ouvrage ne nous permet pas d’y bâtir le plus léger système. Ici, notre but est de poursuivre le cours des démonstrations physiques de la pensée, de prouver que l’on peut juger un homme sur son habit pendu à une tringle, aussi bien que sur l’aspect de son mobilier, de sa voiture, de ses chevaux, de ses gens, et de donner de sages préceptes aux gens assez riches pour se dépenser eux-mêmes dans la vie extérieure. L’amour, le bavardage, les dîners en ville, le bal, l’élégance de la mise, l’existence mondaine, la frivolité, comportent plus de grandeur que les hommes ne le pensent. De là cet axiome :

XII

Tout mouvement exorbitant est une prodigalité sublime.


Fontenelle a touché barre d’un siècle à l’autre par la stricte économie qu’il apportait dans la distribution de son mouvement vital. Il aimait mieux écouter que de parler ; aussi passait-il pour infiniment aimable. Chacun croyait avoir l’usufruit du spirituel académicien. Il disait