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Page:Balzac- Traité de la vie élégante - 1922.djvu/19

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INTRODUCTION

C’est désormais surtout le luxe de l’habitation qui l’attire. Dès 1830 il avait commencé à réunir des tableaux, des porcelaines, des bronzes, de vieilles soies et des tapisseries ; il possédait déjà la commode en bois d’ébène veiné d’or, armoriée aux armes de France et de Florence, qu’on dit avoir appartenu à Marie de Médicis, et le secrétaire d’Henri IV.

Les descriptions abondent de ses logis, toujours changeants, parfois doubles pour mieux dépister les créanciers, où l’on n’avait accès qu’en produisant le mot de passe. Werdet raille en évoquant les splendeurs voluptueuses de la maison de la rue Cassini, le stuc et le marbre blanc de la salle de bains, les fenêtres rouges, dont les glaces dépolies ne laissaient entrer que des rayons roses ; et la chambre blanche et rose, parfumée des fleurs les plus rares, toute ruisselante d’or : « chambre nuptiale pour une duchesse de quinze ans. » Théophile Gautier, lui, s’extasie sans cesse. Il nous a laissé la description du boudoir que Balzac devait transporter dans une Nouvelle : « La Fille aux yeux d’Or » : immense divan circulaire, tenture rouge, recouverte d’une mousseline des Indes, rideaux roses des fenêtres doublés de taffetas, bras en vermeil portant les bougies, tapis de Perse, meubles recou-