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Page:Balzac - Le Comte de Sallenauve, Tome III.djvu/192

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maire de son pays, et il croit encore que son étoile lui redoit ! Ah ! ils veulent aller recommencer leur vie à Paris ; y briller, et pour guide dans cette belle équipée, ils choisissent un homme taré, et lui sacrifient l’avenir de leur fille ! Je suis trop âgée pour assister à la fin finale, mais rappelle-toi, ma fille, ce que te prédit la vieille maîtresse d’école ; tu verras un jour ces gens revenir à Arcis avec leur fortune aux trois quarts dissipée, le remords du malheur et peut-être de la perdition auxquels ils auront livré leur enfant, et la courte honte de leur folle entreprise ; alors tu pourras voir par leur exemple ce que c’est que l’ambition mal placée et mal entendue.

— Chère mère, demanda Ernestine,