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Page:Balzac Histoire des oeuvres 1879.djvu/108

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Et, quand ses doigts plus lourds à mes pages fanées
Demanderont raison de ses jeunes années,
Aujourd’hui l’avenir,
Alors, veuille l’Amour que de son beau voyage
Le fécond souvenir
Soit doux à contempler comme un ciel sans nuage.

À propos des vers de Balzac, il nous semble que c’est ici la place de citer une pièce de lui tout à fait inconnue, qui a été publiée dans la Caricature du 17 février 1831, où elle est intitulée : Ci-gît la muse de Béranger ; nous y ajoutons deux fragments de sa jeunesse, publiés pour la première fois par M. Champfleury, dans le numéro 1 de sa gazette (Gazette de Champfleury), novembre 1856, et réimprimés en 1861 dans son volume intitulé : Grandes figures d’hier et d’aujourd’hui. Ces fragments ont été copiés par M. Champfleury sur le manuscrit original.

I
CI-GÎT LA MUSE DE BÉRANGER

Cette fille si belle
A quitté pour toujours
La dépouille mortelle
Qu’elle dut aux Amours.
De sa voix qu’on accuse
Ce fut le cri dernier :
« Français, pleurez la muse
Du pauvre chansonnier ! »

Sa vie était brillante
Au soleil des trois jours ;
Mais une fièvre lente
En a terni le cours.
Mon pays, l’on t’abuse !
Entends-la s’écrier :
« Français, pleurez la muse
Du pauvre chansonnier ! »

Une inquiète flamme
A ranimé ses yeux,
Quand, pensive, son âme
Remonta dans les cieux ;