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Du monde de la Comédie humaine, sorti vivant du cerveau de Balzac, se dégage une loi éminemment morale, chrétienne, consolante. Cette loi, le génie de Balzac ne pouvait l’omettre, car elle est la pierre angulaire de son grandiose édifice comme de la société humaine qu’il reflète ; c’est celle de l’expiation et de la réhabilitation par soi-même ou par autrui. Sans cette loi, que Balzac y a inscrite en lettres de feu, la Comédie humaine ne serait le plus souvent qu’un chaos moral, un véritable pandémonium ; avec elle tout s’explique : chaque physionomie, chaque caractère a sa raison d’être, chaque douleur a sa cause et son but, chaque fait a sa moralité. En s’inspirant du dogme catholique, le grand artiste l’a comme incarné à son œuvre !

XXV. L’Argent des gens de lettres, par Philibert Audebrand. Le Charivari, 21 décembre 1871. Les détails donnés dans cet article sur un prétendu travail publié par Balzac dans l’Ariel, sont tout à fait inexacts ; la collection complète de ce journal ne contient absolument rien sur le sujet indiqué.

XXVI. Balzac ; sa méthode de travail d’après ses manuscrits (ses œuvres diverses) ; par Champfleury. Musée universel des 3 mai 1873 et 24 janvier 1874. Le fragment fac-simile du manuscrit d’un Début dans la vie, inséré par M. Champfleury dans le second de ces articles, nous paraît sujet à caution ; il semble plutôt être de la main de la sœur de Balzac, madame Surville.

XXVII Souvenirs d’un directeur de théâtre : Pierre et Catherine, drame historique projeté par M. de Balzac. Comment il a fait la Marâtre ; par H. Hostein. Figaro, 20 octobre 1876. Voici cet article, dont nous avons parlé page 224. Il a été reproduit dans le volume de M. Hostein : Historiettes et Souvenirs d’un homme de théâtre, publié en 1878.

Une après-midi de l’été de 1847, un visiteur sonnait à la porte de l’un des deux pavillons que le célèbre docteur Ségalas avait fait construire à Bougival, sur la route, au bord de la Seine. Une bonne vint ouvrir.

— Le directeur du Théâtre-Historique ? demanda l’étranger.

— Je vais prévenir monsieur, dit la bonne. Veuillez attendre ici, sous le bosquet.

C’est ainsi que le propriétaire appelait pompeusement quelques brins de vigne vierge entrelacés auprès de la porte d’entrée.

Je me trouvais sur le chemin de halage, abrité par la maison contre un soleil ardent. On m’annonça une visite.

— Une visite ? Quelle idée de venir par une telle chaleur ! Ce monsieur a-t-il dit son nom ?

— Je ne le lui ai pas demandé.

— Comment est-il ?

— Dame ! je n’ai pas bien regardé. Il a un chapeau de paille et des souliers