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Page:Banville - Dans la fournaise, 1892.djvu/279

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Mais tu n’y verras pas Cypris,
La vierge guerrière et déesse,
Marcher près des splendides lys
Qui la frôlaient d’une caresse.

Aphroditè, fermant ses yeux,
Dort, aussi pâle que l’ivoire,
Et le voile mystérieux
A couvert sa prunelle noire.

Son fier palais, ses blanches tours
Sont des ruines et des tombes,
Et les aigles et les vautours
Ont déchiqueté ses colombes.

Veuve de ses belles forêts,
Avec ses eaux qui s’évaporent,
Cythère est un impur marais
Où des monstres s’entre-dévorent.