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Page:Banville - Nous tous, 1884.djvu/276

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NOUS TOUS.


Et sans m’occuper de Wormspire
Et de Gogo,
Je sais que près de moi respire
Victor Hugo.

Et cependant, ô ma pensée !
Pour un moment
Tu veux t’enfuir, chaste et blessée,
Au firmament ;

Plonger dans le gouffre du rêve
Où tout est pur,
Voir un Ange essuyer son glaive
En plein azur ;

Oublier la terre et ses bouges
En tes réveils,
Sentir de près battre les rouges
Cœurs des soleils ;

Et fuyant la ville connue
Et son réseau,
Te tremper dans l’eau de la nue,
Ô fauve oiseau !


12 mars 1884.