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Page:Banville - Nous tous, 1884.djvu/278

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NOUS TOUS.


C’est comme une immense orgie
Où brillent sous le ciel pur
La pourpre de feu rougie,
L’or, l’écarlate et l’azur ;

Et notre Éden est moins triste
Que la grève d’Étretat,
Car Paris est le fleuriste
Qui sait le mieux notre état.

Avec ses beaux équipages
Et ses reines, dont les cieux
Admirent les fiers tapages,
Le Bois est délicieux.

Zéphyr ! c’est là que tu bouges,
Et qu’en tes abris nouveaux
On voit des rosettes rouges
Aux oreilles des chevaux.

Et le soir, quand se déploie
Le peuple doux et bavard
Sous le gaz fou, quelle joie
D’être sur le boulevard !