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Page:Banville - Nous tous, 1884.djvu/282

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NOUS TOUS.


Car, amis, sur leurs grimaces
Pour que vous vous réglassiez,
Il vous faudrait voir des masses
De torrents et de glaciers,

Et, moins gais que Cléopâtre
Se livrant à ses aspics,
Sous la conduite d’un pâtre
Escalader d’affreux pics !

Ah ! parmi les machinistes
De l’avalanche et du vent,
Que les excursionnistes
Aillent toujours en avant !

Que l’oracle d’Épidaure,
Transis, mouillés jusqu’aux os,
Les mène au chaste mont Dore
Boire de cruelles eaux !

Qu’ils aillent aux bords farouches
Que mord l’Océan amer,
Pour ressembler à des mouches
Au bord de la vaste mer !