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Page:Barbey d'Aurevilly - Une vieille maitresse, tome 2.djvu/59

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thousiaste, en lui montrant son mari ; — n’ai-je pas mon étoile ?… « Et la marquise, qui avait l’âme ferme comme une femme de race, avait cédé. D’ailleurs, pour ne rien exagérer, le danger auquel s’exposait sa petite-fille n’était pas très menaçant. Les riverains de cette contrée, habitués à la mer dès leur bas âge, manœuvrent ces bateaux à voile, nommés vulgairement coquilles de noix, et qu’ils montent pour la pêche ou la contrebande, avec une rassurante intrépidité. Ils ont l’audace et l’adresse du marin breton, leur voisin de côte et leur rival sur la mer. Ils sont Normands. Ils sont descendus des Pirates qui faisaient pleurer Charlemagne, et qui vinrent conquérir, sur de légères barques d’osier, le sol dans lequel ils ont mordu comme une ancre qui ne doit plus jamais se lever.