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Page:Barbier - Les Contes d'Hoffmann, 1881.djvu/50

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HOFFMANN, haussant les épaules.

L’amour !

NICKLAUSSE.

Oui ! on ne devient pas amoureux d’une courtisane ! Qui sait pourtant ?… Tu as aimé Olympia, un automate ; tu es bien capable d’aimer Giulietta, un sachet de parfum…

HOFFMANN.

Jamais.

NICKLAUSSE.

Soit ! je veux te croire ! mais tu sais à quelles conditions je t’ai suivi. J’ai là à l’auberge deux chevaux toujours prêts à partir ; et à la première frasque de ton imagination, je t’enlève ! Ainsi sois sur tes gardes… car le diable est fin.

HOFFMANN.

Va ! va ! Je le défie, tout diable qu’il est !… Allons, Nicklausse, au jeu !…

NICKLAUSSE.

Allons !

Ils sortent. Le capitaine Dapertutto rentre en scène.


Scène IV

DAPERTUTTO, seul, suivant Hoffmann et Nicklausse des yeux.

Allez ! Ah ! c’est moi qu’on défie ? Soit ! À nous deux, mon maître !… Il a suffi d’un regard de Giulietta pour ensorceler Schlemil. Foi de diable et de capitaine, tu seras ensor-