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Page:Barry - Chroniques du lundi, 1900.djvu/17

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Tout de même, ce ne sera pas le bon moyen de s’attirer leurs bonnes grâces et de réussir à se faire accorder la mirobolante toilette désirée pour le prochain bal qu’on annonce.

Ah ! cette toilette ! quel beau rêve pour quelques femmes, quel cauchemar pour les maris !

Moi, je n’ai guère voix au conseil, mais je trouve vilain d’aller cajoler, entortiller un homme, lui couler du beurre dans le dos, comme on dit vulgairement, pour obtenir par ces petits moyens, un objet de luxe que la fantaisie convoite.

Je le laisserais à sa générosité et à son cœur, et c’est là qu’il y aurait des études psychologiques intéressantes à faire. Pour les cadeaux qu’il me donnerait, je ne l’en aimerais pas moins, je vous prie de le croire, mais je serais trop fière pour lui reprocher ses omissions.

Deux Anglaises ont déjà donné, dans les colonnes du Tit Bits, leur appréciation sur le sujet qui nous occupe. Toutes deux se placent au point de vue de la plupart de nos ménages, où, le mari gagnant un salaire ordinaire, il n’est pas permis de dépenser sans compter.

Voici ce qu’écrit la première de ces deux correspondantes.

«  Rien ne devrait être plus agréable à un homme que de voir sa femme bien mise et gentiment parée.

«  Un homme de bon sens, qui a une femme soigneuse, sait très bien que lorsque la compagne de ses joies et de ses peines lui demande un chapeau, c’est qu’elle en a besoin. »

Une nouvelle difficulté se présente ici, et j’aimerais que quelqu’un se chargeât de la régler. S’il y a tant de récriminations du côté féminin sur le peu de libéralité des maris, il faut croire que l’homme de bon sens et la femme soigneuse se trouvent rarement ensemble.