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Page:Barry - Chroniques du lundi, 1900.djvu/19

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Et remarquez ici, cet esprit de dévouement, de sacrifice et de désintéressement qu’on rencontre chez la femme, car, ce n’est nullement son goût ou son inclination personnelle qu’elle consulte en plaidant ainsi sa mise soignée, du moins, si nous devons en croire la deuxième correspondante :

« Les hommes sont trop disposés à penser que leurs femmes s’habillent pour leur propre plaisir… »

Mon doux Seigneur, c’est-il possible qu’il y ait des hommes qui croient cela ? Les monstres ! nous calomnier de la sorte ! Aussi, je croyais que ce défenseur de notre sexe allait tomber dessus à bras raccourcis, mais elle se contente de dire :

« Ils se trompent. Une femme s’habille pour plaire à son mari, et il devrait voir dans son désir d’être bien mise, une délicate attention pour lui, qu’il est de son devoir de favoriser aussi généreusement que le comportent ses revenus… »

Bien trouvé. Si les maris ne se rendent pas après cela, c’est fini, il n’y a plus rien à faire. C’est l’endurcissement final.


Lundi, 23 novembre.

C’est donc cette semaine qui nous amène la Sainte Catherine.

Voilà une fête que je suis toujours aise de revoir et, qu’à nos jours de première jeunesse, j’aurais voulu célébrer plusieurs fois l’an. Fête des enfants, fête des jeunes gens, fête des vieilles filles, quelle populaire patronne que cette Sainte Catherine !

Vite, qu’on apprête le chaudron pour faire de la « tire ». Savez-vous que ce mets alléchant a pris naissance un vingt-cinq novembre ? Non ? Ni moi non plus ; seulement j’imagine qu’il faut que cela soit puisque l’un amène toujours l’idée de l’autre.