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LE FEU SOUS LA CENDRE

chemin en peu de temps sans avoir l’air d’être impératifs.

Belmont avait choisi le bon moyen, et comme son confrère en avait fait autant pour le public anglais, tous deux avaient raison d’espérer contenir la population dans une attitude calme et digne. L’essentiel était de gagner du temps.

Leur second mouvement, au sortir de l’imprimerie, avait été de se rendre au Parlement, où le cabinet siégeait en permanence depuis la veille. Les ministres, on le comprend, délibéraient sur l’attitude qu’ils auraient à prendre dans leur entrevue du lendemain avec le gouverneur militaire.

Les excellentes nouvelles que leur apportaient les deux journalistes tranchèrent du coup la difficulté. Il n’y avait qu’une chose à faire : gagner du temps ; qu’un parti à prendre : les ministres iraient se constituer prisonniers en attendant, diraient-ils, la confirmation officielle du succès allemand dont s’était vanté le commandant. En effet, Ottawa une fois aux mains de l’ennemi, leur mandat cessait, ils redevenaient simples citoyens et subiraient leur sort comme des hommes.