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LE FEU SOUS LA CENDRE

bituée à la grande vitesse des automobiles de promenade qu’à des charges de cavalerie.

Lorsque Biebenheim et sa bande arrivèrent au village où il désirait plus particulièrement stationner, le sanctus de la grand’messe venait de sonner, et par les fenêtres entr’ouvertes on pouvait voir les ménagères récitait leur dizaine de chapelet sur une chaise de paille comme prie-Dieu, pendant que le chat somnolait dans un coin et que la soupe mijotait sur le fourneau.

Le Prussien fit ranger l’escadron sur la place en face de l’église. La fringante entrée en scène de toute cette cavalcade inattendue causa un certain trouble parmi les rustauds percherons et les pouliches de ferme attelés aux voitures de famille et attendant patiemment, la tête basse, qu’on vînt, la messe finie, les détacher de leur rangée de poteaux pour regagner le logis et l’écurie. Il y eut des hennissements de part et d’autre.

Ce tapage fit apparaître sur le perron de l’église quelques-uns des gars qui entendent la messe le plus près possible des portes afin d’être les premiers à filer dehors. Pour eux, l’Ite missa est veut dire : vite, rallumons la pipe !