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Page:Barthe - Similia similibus ou la guerre au Canada, 1916.djvu/158

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Il y en avait même qui ajoutaient : Après tout, nous serions peut-être aussi bien sous le régime allemand !…

Il eût été inutile de discuter avec ces esprits sans horizon, ces égoïstes myopes incapables de voir plus loin que les bornes de leur champ d’avoine. Ces natures-là sont mûres pour l’esclavage. Heureusement, ceux qui tenaient ce langage d’ilotes n’étaient qu’une infime minorité. Leurs lâches murmures furent bientôt étouffés par des voix éloquentes.

Ce même dimanche, dans un des villages les plus éloignés qu’allaient visiter les patrouilles lancées de Québec, le curé de l’endroit laissa tomber de la chaire, au prône, des paroles qui créèrent une sensation indescriptible.

« Mes chers frères, dit-il en substance, vous êtes l’un des peuples les plus heureux de la terre. Vous ne semblez pas vous en rendre compte, s’il faut en juger par vos doléances journalières. Vous vous plaignez des taxes : taxes fédérales, taxes provinciales, taxes municipales, taxes scolaires, contributions pour le maintien des asiles d’aliénés, pour l’administration de la justice,