Page:Barthe - Similia similibus ou la guerre au Canada, 1916.djvu/192

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

quinze ans tué d’un coup de fusil tout près de chez elle, et peu après, une fillette et ses deux petits frères, qui regardaient passer les soldats, abattus devant ses yeux sans le moindre motif apparent.

À Saint-… le même jour, un adolescent de dix-huit ans était tué d’une balle dans son jardin. Son père et son frère furent ensuite traînés hors de la maison et fusillés dans une cour voisine. Le fils fut fusillé le premier, après quoi le père fût forcé de se tenir debout tout près du corps encore chaud de son enfant et de le regarder fixement pendant qu’on s’apprêtait à tirer sur lui.

Dans une des petites villes au nord-ouest de Québec, on vit passer un détachement d’Allemands emmenant avec eux, entre deux câbles supportés à la tête, à la queue et au centre par les soldats, une vingtaine de civils, des otages, disait-on. Quelques-uns des troupiers portaient un insigne spécial, et l’on remarquait qu’en passant le long des maisons ils y jetaient des poignées de pastilles inflammables et explosives, qu’ils puisaient à pleines mains dans de grandes