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Page:Barthe - Similia similibus ou la guerre au Canada, 1916.djvu/216

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discussion qui s’est élevée entre les deux confrères. L’Anglais venait d’exprimer des doutes sur le succès de l’entreprise, parce que, disait-il, il va falloir un mouvement d’ensemble parfait, chose à ses yeux impossible dans une population en majorité française, c’est-à-dire un peu trop tête chaude.

— Tes gens, continue-t-il, ont horreur de l’unité d’action, de la méthode, de tout ce qui est système et ce qui sent l’organisation. D’après les historiens, ce sont eux qui vous ont fait perdre la bataille des Plaines d’Abraham par leur tir désordonné, par la confusion qui s’en est suivie dans les rangs de l’armée de Montcalm.

— Non, se récrie Belmont, la vérité historique est que ceux qui tirèrent avant le temps et qui rompaient les rangs en s’arrêtant pour recharger leurs armes, étaient les bandes de Sauvages qu’on avait malheureusement distribuées entre les régiments réguliers. Vas-tu me faire croire, mon cher Saxon, que mes compatriotes ont dégénéré, que le temps a tué chez eux l’esprit chevaleresque, la noble vaillance qu’ils tiennent de leurs pères ?