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Page:Barthe - Similia similibus ou la guerre au Canada, 1916.djvu/35

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COUP DE TONNERRE

tendre les sommations respectueuses. Il donna son consentement.

C’était là tout le roman de cœur qui allait se dénouer ce soir même par devant notaire, en attendant le curé.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Tout, sauf une légère complication. Le dimanche précédent, après le repas du soir, papa Meunier entouré de sa famille, y compris le futur gendre, faisait la sieste sur sa véranda lorsqu’un visiteur se présenta. Courtaud, trapu, tête carrée, épaules carrées, buste guindé, d’une raideur militaire, visage coloré, moustache blonde à pointes retroussées, petits yeux en vrille, voilà en quelques coups de crayon le portrait du personnage.

Il n’était pas inconnu dans la place, car en l’apercevant le père Meunier avait dit : « Tiens ! voilà le Prussien ! » On le désignait sous ce nom dans le village. Après les premiers bonsoirs échangés, Marie-Anne, qui avait ses raisons pour brusquer les choses — car depuis un certain temps on avait cru remarquer qu’il avait des attentions, peut-être des intentions pour elle — se leva et lui dit :