Aller au contenu

Page:Barthe - Similia similibus ou la guerre au Canada, 1916.djvu/66

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
62
SIMILIA SIMILIBUS

Maintenant qu’on en devinait les principaux acteurs, les fils de la trame se rattachaient à vue d’œil.

Depuis quelques jours, le grand hôtel à la mode regorgeait de monde, tantôt de soi-disant touristes en quête de belle nature, tantôt c’était un parti de riches capitalistes américains à la recherche de placements gigantesques pour leurs millions ; en réalité, c’était l’état-major de l’expédition.

Dans la journée même, il était arrivé des trains chargés de faux pèlerins de la Bonne Sainte Anne : leurs bâtons et béquilles étaient des carabines, leurs besaces des havresacs.

Ah ! le secret avait été supérieurement gardé ! Il fallait une habileté diabolique pour monter un pareil guet-apens sans éveiller les soupçons des autorités des deux côtés de la frontière. Des espions disséminés dans chaque quartier avaient adroitement entretenu la population dans une fausse sécurité ; c’étaient eux qui, dans la soirée, avaient donné le signal de l’invasion.

Le moment était bien choisi ; ils savaient combien de soldats de la garnison étaient en