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Page:Bassompierre - Journal de ma vie, 3.djvu/199

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1624. octobre.

et qu’elle devoit en ce point ou estoint les choses, remuer toutes sortes de pierres a cet effet, que peut estre il pourroit reussir : quant a l’affaire du mariage de Monsieur, elle ne le pourroit pas empescher ouvertement ; mais qu’il y avoit un moyen de le retarder, quy pourroit peut estre trouver celuy de le rompre, quy estoit qu’elle et monsieur son mary montrassent ouvertement de le desirer, mais qu’il falloit que leur feinte ne fut sceue ny connue que [d’elle et][1] de luy ; qu'ils devoint tromper leurs proches et leurs serviteurs en leur conviant de procurer tout ce qu’ils pourroint pour l’accomplissement du mariage : cela devoint ils dire a Mr de Montmorency, a madame la Princesse mere, a Vignier[2], et autres leurs plus confidens, se mettre dans l’affaire entierement, y convier Monsieur, assister madame de Guyse[3] et Madelle de Montpensier, en fin ne laisser aucune chose en arriere qui peut favoriser a ce dessein ; duquel il arriveroit plusieurs bonnes choses sans en pouvoir produire aucune mauvaise : car toutes les brigues qu’ils feroint en faveur du mariage n’y avanceroint rien s’il n’estoit[4] en sa maturité, comme tout ce qu’ils pourroint faire [contre][5] ne l’empescheroit pas sy le roy et la reine mere estoint d’accord sur ce sujet ; là ou au contraire ils s’obligeoint eternellement

  1. Inédit.
  2. Jacques Vignier, baron de Saint-Liebauld et de Villemor, était conseiller d’État.
  3. On sait que la duchesse de Guise était la mère de Melle de Montpensier.
  4. Il y avait aux précédentes éditions : s’il étoit.
  5. Inédit.