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Page:Bassompierre - Journal de ma vie, 3.djvu/213

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1625. juillet.

diligence a son frere pour luy donner avis et a Mr d’Angoulesme que l’on alloit ruiner et rompre leur armée de laquelle on me donnoit la principale part pour aller en Italie ; sur quoy ils envoyerent en toute diligence (et avant que l’on eut despesché vers eux pour leur mander que l’on me donnoit une partie de leurs trouppes) un ayde de camp nommé Coutures pour mander au roy comme le comte Henry de Bergue[1] estoit a six lieues de Mets avec une forte armée sur le point d’entrer en France, et qu'en mesme temps ils avoint eu advis que le colonel Verdugo, quy commandoit au Palatinat, venoit droit en France ; que Mr d’Angoulesme s’estoit allé jetter dans Mets, et il respondoit au roy de la conserver ou d’y mourir, comme pareillement Mr de Marillac s’estoit mis dans Verdun qu'il deffendroit jusques au dernier souspir ; mais qu’il seroit a propos qu’il pleut au roy leur faire lever en diligence encor quattre regimens nouveaux et cinq cens chevaux, moyennant quoy ils respondoint sur leurs testes [d’empescher][2] que ces deux armées ne peussent faire aucun progres en France : sur quoy le roy et son conseil, quy prindrent cela pour argent comptant, me dirent qu’ils ne pouvoint rien tirer de l’armée de Champaigne vers laquelle il estoit necessaire d’y faire acheminer nouvelles trouppes ; et moy, apres leur avoir fait assés evidemment connestre que c’estoit une fourbe controuvée a plaisir pour faire eterniser l’employ de ces messieurs et consumer le

  1. Henri, comte de Berghes, fils puîné de Guillaume, comte de Berghes, et de Marie de Nassau-Dillenburg, né en 1573, mort en 1638.
  2. Inédit.